Mounia Meddour revient avec Houria

Très dur et très doux, réaliste et poétique, Houria ne livre pas seulement un portrait de femme mais d’une génération qui essaie d’avancer dans une société qui les veut invisibles et soumises

Houria, 25 ans, jeune danseuse, fait partie de cette jeunesse qui a soif de vivre et qui lutte au quotidien pour ses rêves. Femme de ménage le jour, elle participe à des paris clandestins autour de combats de béliers la nuit. Un soir, après avoir gagné la finale d’un de ces combats, Houria est brutalisée par un ancien terroriste gracié. À son réveil à l’hôpital, rien n’est plus pareil. Désormais incapable de danser ni de parler, sa vie est brisée. Son handicap l’isole du monde et son rêve d’intégrer le Ballet National Algérien s’envole en fumée. Mais Houria, signifiant « liberté » en arabe, refuse de se résigner. Dans le centre de rééducation, Houria apprend à accepter son nouveau corps et à l’aimer. Elle finit par mûrir un projet de danse avec une communauté de femmes abîmées par les accidents de la vie et retrouve un sens à sa vie dans la réparation et la sublimation des corps blessés. Ensemble, elles vont se reconstruire par la danse, communiquer dans un autre langage et danser pour retrouver leur liberté.

Mounia Meddour, la réalisatrice du film Houria, a imaginé son personnage principal interprété par Lyna Khou­dri en tant qu’héroïne grandiose infatigable, à l’image de cette Algérie, meurtrie et tourmentée mais toujours debout. Bien que fragilisée par son handicap, elle ne lâche rien. Son acharnement dans la danse devient une sorte de résistance. Après s’être vue privée de sa voix, Houria devient alors le symbole de tous ceux qui ont été réduits au silence mais qui sont restés debout.